mercredi 23 septembre 2009

Cliquer ci dessous sur AVRIL 5 pour les autres textes et photos

Lecture de ce blog
Pour les premiers textes et les premières photos comme le film (un interview) ,
voir en colonne de droite la liste dite "archives du blog"
Cliquer sur "avril (5)" pour voir apparaitre la liste des 5 chapitres des textes et documents placés sur ce blog lors de sa création en avril 2009 à Kiev, Ukraine.

Le premier texte est paru sur un site du mouvement Rainbow, il explique pourquoi le projet des villages écolos à créer en Amazonie est destiné aussi à défendre les Indiens d'Amazonie, en tant que moyen d'inciter les Indiens à redevenir fiers d'eux-memes et à cesser de laisser faire dans leurs villages les ravages de l'ethnocide... Des photos montrent l'auteur en Amazonie dans les années 1992-1994...

A la rubrique "Devenir membre"
cliquer sur la première personne, en pull rouge.
Apparait alors le lien = Morikido
Cliquer sur ce lien pour avoir la page d'ouverture avec à gauche, en rouge, la colonne des auteurs.
Cliquer sur Thierry Sallantin pour avoir les textes présentés sur ce blog le 23 septembre 2009 sous le titre:
Textes et photos sur le site Morikido

Textes et photos sur le site MORIKIDO

taper morikido sur google.fr puis sur la liste des auteurs qui apparait sur la colonne de gauche sur la page d'ouverture du site, cliquer sur thierry sallantin...Trois documents (mis à jour 2009).
S'ouvre d'abord le texte "Agroécologie, nouvel oxymore?" qui démontre à l'aide de nombreux tableaux chiffrés l'excellence du mode de vie des Indiens d'Amazonie.
Puis un texte tiré du site "Monde solidaire" retrouvable, en plus complet, avec commentaires de lecteurs, en tapant sur google.fr : thierry sallantin larzac = une présentation de ce qui se passe en Guyane Francaise, envahie de chercheurs d'or, sauf dans le tiers sud car c'est le seul endroit de ce pays grand comme le Portugal où il n'y a pas d'or.
Et le troisième document concerne le projet UPAK APTAO ("Vivre comme avant" en langue Wayana) : Appel à créer des villages écologiques dans le tiers sud de la Guyane.
Cet appel est renouvelé et complété par des articles signés "blanc marron" sur le site "onpeutlefaire.com/forum.
Aller en bas à la rubrique "Initiatives, témoignages, évènements" puis "initiatives et projets", articles des 12, 16 et 26 avril 2009 puis 27 mai et des compléments en septembre signés "sauvagetoutnu", compléments précisés sur www.endehors.org, page d'ouverture, "actualités"18 septembre=programme 2009-2010 des anars écolos+détails au premier commentaire.

Le site "Anarchie Verte", journal "Vert et Noir" n°1 = été 2009 =http://anarchieverte.ch4os.net en rubrique "actualité" titre : Quitter la civilisation! ce projet de réensauvagenent, en groupes, et sans hiérarchie, égalité totale hommes, femmes, en Amazonie.
Anarchie Verte s'ouvre par une vidéo sur "L'appel aux armes des guerriers de l'arc en ciel" donc des Rainbow Warriors, et traduit le texte de cette vidéo sur la célèbre prophétie des Indiens HOPI qui sera à l'origine, depuis 1971 aux USA et 1981 en Europe des rassemblements Rainbow en pleine nature, sans électricité, et en totale autogestion égalitaire.
Le Rainbow Gathering de 2009 était dans les Carpates, sud de l'Ukraine, celui de 2010 aura lieu en Finlande, avec déjà une première rencontre fin décembre au sud de la Finlande, avec les Scandinaves des TING, ces rassemblements de tribus selon le vieux mot Viking.
Ceux et celles qui veulent "quitter la civilisation" et créer des communautés, des tribus, des écovillages en Amazonie sont invités à faire connaissance avec tous les jeunes européens prets à partir, lors de ces rencontres en Finlande. Nous espérons en tant que groupe se préparant à partir explorer 12 rivières du terrain de 2 millions d'hectares faire partie de ceux et celles qui vont camper en Finlande pour aider à trouver l'emplacement idéal, très isolé, pour le Rainbow 2010, puis à y rester pour commencer les installations nécessaires pour l'accueil de 1000 à 2000 jeunes écolos venus de toute l'Europe pour ce Rainbow. Avec l'aide des habitués des Ecoles de Survie comme www.teachingdrum.org qui d'habitude organisent des stages chaque année en Suède avec URVISION = vargatid.vildvaxande.org, nous proposeront pour ce Rainbow en Finlande des ateliers sur les "primitiv skills" comme allumer du feu sans allumettes, ou comment se nourrir directement de ce qu'on trouve ou attrape dans la nature, comme nos lointains ancetres, et nous ferons connaissance des nouvelles personnes présentes à ce Rainbow, intéressées par cette idée de vivre dans et de la nature, dans un des derniers coin du monde où on peut encore vivre libre !
Par exemple c'est le dernier coin du monde où 95 tribus vivent encore en toute liberté, cachées au fond de la foret, sans le moindre objet fabriqué en usine : ces amérindiens ont des haches de pierre. Donc si le Titanic coule, c'est le meilleur endroit pour échapper au naufrage... En plus, il est très facile de vivre dans cette foret, selon l'un d'entre nous qui y a passé quinze années, à l'école des Indiens Wayana et Wayampi. 28° toute l'année, climat idéal !
Le projet UPAK APTAO avait été déjà décrit sur le site www.endehors.org dans des articles retrouvables via google tels que.
"Les milieux libres toujours d'actualité : passons à la pratique"
"Choisir la résistance : prendre le maquis"
"Rassemblements des anars-écolos en Pologne"
Une vidéo pour finir, lien sur le facebook de blanc marron communiqué en septembre 2009 par Gilles Robert =
www.dailymotion.com/video/x4jvsh_la-guyane-colonie-francaise_politics
interview par ecrandarret.org de blanc marron qui montre les cartes des mines d'or en Guyane à la journée anticoloniale de février 2008 au Trocadero et dévoile les dessous des récents discours de Sarkozy qui était à Camopi chez les Indiens début février. Dailymotion propose aussi en trois extraits le documentaire pour le 90 Minutes de Canal + de Patrice de Mazery et Philippe Lafaix=Comment l'or empoisonne la Guyane =
www.dailymotion.com/video/x5m4rj-comment
et ............................................../X5m5r7_comment-
L'inaction scandaleuse du gouvernement francais voire la compromission de ce gouvernement avec les destructeurs de la foret amazonienne et des Indiens (le site www. blada.com, septembre 2009, page d'ouverture Jodla, montre encore comment le prefet vient d'exonérer d'impots les chercheurs d'or, dits "orpailleurs") fait comprendre pourquoi "blanc marron" ici interviewé ne cesse de se battre, et en quoi le projet Upak Aptao n'a rien à voir avec une quelconque colonisation. Le combat de cet élève en ethnologie de Robert Jaulin est celui d'un écolo si farouche, si intransigeant, que cela mènera ce militant anticolonialiste en prison = voir via google.fr "L'Etat francais jette en prison un anthropologue" pour lire le témoignage paru sur un site de défense des prisonniers (prison.eu.org).
Ceci pour rétablir les faits car l'inconvénients d'internet est cette difficulté à faire le tri lorsque les calomnies et les ragots les plus ignobles cotoient les informations exactes.
contact =blancimarron@gmail.com


depuis fin aout 2008 je suis sur facebook

Sur Facebook, suis inscrit en tant que Blanc Marron,
nom donné en Guyane aux renégats d'origine européenne qui se sauvent comme les Noirs-Marrons en foret tropicale amazonienne pour s'y réensauvager.
Le mot "marron" vient de l'espagnol "cimarron" = animal domestique qui s'échappe de la ferme et redevient sauvage dans la nature. Les esclaves qui prendront la fuite dans les Iles Caraibes seront appelés "Negros Cimarronnes". "cimarron" viendrait de "cima", la cime, le sommet des montagnes, car en général, animaux ou esclaves en fuite partent se réfugier dans les endroits inaccessibles, montagneux, sauvages...
Richard et Sally Price ont écrits de nombreux livres sur les Noirs Marrons du Surinam et de la Guyane Francaise. Ces africains qui ont repris leur liberté sont envirron 60 000 au Surinam. Les premiers à se sauver ont été les Saramaka, puis ont suivi les Kwinti, les Matawaie (deux groupes qui n'habitent encore aujourd'hui que le Surinam, les 4 autres groupes vivant des deux cotés du fleuve Maroni, frontière qui sépare la Guyane du Surinam : les N' Djuka, les Paramaka, et enfin les Boni ou Aluku, ces derniers obtiendront la protection du gouvernement francais au 19e siècle et sont établis surtout en rive francaise, du coté de Papai.Chton et de Maripa-Soula, entre la zone des N'Djuka et celle, en amont, des Amérindiens Wayana. Sur les Blancs-Marrons, il n'existe que le livre de Jacquin sur les "Indiens-Blancs" concernant ces francais qui se réensauvageront en Amérique du Nord. Rien pour l'Amérique du Sud , que des allusions dans les travaux de Lestringant sur Villegagnon au Brésil, ou le mot de Hurault sur "Le Vendangeur", un blanc qui vivait chez les Indiens, dans son livre"Francais et Indiens en Guyane". Peu de documents sur ces européens actuels, tel André Cognat, l'auteur de "J'ai choisi d'etre indien"Flammarion 1967, réedition L'Harmattan qui choisissent de fuire la civilisation. Un japonais né à Tokyo est devenu Inuit parmi les Inuit depuis près de 40 ans, dans le dernier village le plus au nord du Groenland...

lundi 27 avril 2009

temoignage rainbow en italie

Message de Thierry, rencontré aux Espiguettes, puis au Rainbow d'Italie où il faisait la cuisine et le service... (Long, bien que mis en clip par nos soins...Mais à lire)


De :
"Thierry SALLANTIN" 'Objet :
pour nous sortir de l'impasse où nous mène la mondialisation des fausses valeurs marchandes véhiculées par les européens et leurs rejetons de cet extrème occident appelé U.S.A.. Hélas quand on voyage dans le tiers monde,




(ne jamais utiliser le jargon des mondialisateurs : "pays en voie de développement", car il faut au plus vite qu'ils soient en voie d'autre chose, en voie de reprendre leur liberté d'inventer un avenir libre, non dicté à l'avance par les soit disant "économistes" occidentaux !, lesquels décrivent à l'avance ce que DOIVENT --c'est un ordre ! -- devenir tous les peuples de la terre. En fait, le "développement" n'est que le nouveau mot -langue- de- bois pour dire continuation de la colonisation ! = ainsi en avait décidé le président Truman, dans son discours de janvier 1949= source: "Le développement : histoire d'une croyance occidentale " de Gilbert RIST, aux Presses de Sciences PO, et tous les livres de Serge Latouche...)




on voit partout de la Chine au Chili des personnes tellement ethnocidées qu'elles ne rêvent que d'imiter cette modernité pourtant folle qui va faire exploser cette fragile planète . Ton assoc. INDOSANA (étoile en langue des kogi de Colombie) mérite le soutien : indosana@aol.com = 06 87 16 28 75 et 01 41 19 99 30 ou 01 53 41 18 59, 9 rue Durantin 75018 Paris. Nous , à "Solidarité-Guyane", on essaie d'accélérer la prise de conscience des enfants des peuples autochtones amazoniens pour leur faire vivre en une seule génération, ce qui nous a pris 4 siècles en Europe : chez nous, il a fallu attendre de Descartes et Bacon aux premiers hippies des années 1960 pour comprendre que le rêve technolâtre de bonheur par le mépris de la nature est stupide... Alors on finance le voyage à des enfants amérindiens et on leur fait visiter la face cachée de l'occident : visites intensives des lieux où souffrent les hommes -esclaves, les ouvriers, les employés, ces lieux où on fabrique dans des conditions dantesques tous les "objets des blancs" : bruit, puanteur, pollution, travail imbécile à la chaîne, exploitation des immigrés ici, où là-bas via les délocalisations. Espoir qu'après, ils/elles/ ne serons plus fascinés par les "objets merveilleux des blancs", et horrifiés par le mode de vie crétinisant en ville, source du mal-être aussi profond qu'indéfinissable des occidentaux et de tous leurs récents et naïvement enthousiastes imitateurs : les occidentalisés et urbanisés du Tiers- Monde. Espoir que les jeunesses vont sortir brutalement du cauchemard éveillé où les maintiennent de force les drogueurs de foules que sont les publicitaires, et vont devenir des "hippies", des "objecteurs de croissance", des "j'en ai rien à foutre de paraître riche et moderne, je me moque du carriérisme, je me moque de l'ascension sociale, je me moque des habits à la mode, je trouve stupide la vie en ville, je ne regarde jamais la télé. Seul m'intéresse l'apprentissage de la vraie vie auprès des Anciens, la mise en pratique du mode de vie DURABLE/SOUTENABLE/SUSTENTABLE, c'est à dire compatible avec la renouvelabilité tranquille et naturelle des ressources de notre environnement traditionnel". Avec d'autres jeunes rebelles et renégats, nous aidons nos frères à fuire les villes et à redevenir fiers des valeurs millénaires de notre ethnie...Nous avons vu le monde des blancs, nous l'avons traversé vite, car nous avons vite compris qu'il menait à l'impasse, et nous l'avons vaincu, formule je crois de Jules César, style "veni-vidi-vici"... Un peu comme cette génération hippie qui a vu le monde le plus follement occidental, dans les méga villes des USA, qui a pris soudain conscience , et qui a fuit à la campagne pour vivre dans une joyeuse frugalité et le luxe de la vie communautaire conviviale et autarcique, une sorte de "retour aux tribus" comme l'a écrit le poête de la Beat Generation Gary Snyder. Ils existent toujours et leurs enfants transmettent cet héritage. Voir le film sur les Diggers, et cette info donnée hier soir à Mom'Artre --merci Caroline, ton exposé fut merveilleux, tu es une très efficace éveilleuse de conscience--: 23% des états-uniens se déconnectent des "valeurs" consuméristes et se lancent dans les modes de vie alternatifs, style
"An 01", à divers degrés de rupture plus ou moins radicale avec le système...




Morale de l'histoire, pour avoir l'énergie de fuire la prison de la modernité, en se donnant les moyens de ne plus en dépendre, donc de s'organiser entre joyeux lurons et gaies luronnes, en groupe, pour tout auto-produire




(on découvre vite qu'on a besoin de peu pour vivre heureux, et que l'essentiel est immatériel et se mesure en plaisir de vivre en croisant le regard lumineux et les sourires transpirants la sérénité épanouie de nos compagnons et compagnes d'aventure communautaire)




donc de ne plus rien acheter de tout ce qui se fabrique de façon polluante et inhumaine, en usine, geste politique bien plus efficace que les bulletins de vote, désertion ou sécession par pratique du boycot joyeux de tout , qui revient à une forme sulfureuse de sabotage qui à terme fera crever d'asphyxie toute la méga machine industrielle mondiale,




--ouf ! il était temps qu'elle s'arrête, on était à la veille de l'écocide planétaire {livre qui vient de paraître aux ed. Parangon, éditeur de la mutation culturelle en cours : la décolonisation de notre imaginaire englué encore dans l'économicisation du monde comme dit le sage persan Majid Rahnema, qui vient de publier un livre sur la contestation de la notion de richesse et la redécouverte de la beauté tranquille et écolo qu'est le choix, en toute connaissance de cause , de la pauvreté, qui est à l'exacte opposé de la misère, ou "déréliction" = ed. Fayard/Actes sud}




-- de plus forme d'action politique involontaire, instinctive, sensuelle, espiègle, rigolarde, fêtarde, qui n'a pas besoin d'organisation, de tête, de chef, seulement des milliers d'initiatives locales, brouillonnes, inorganisées, donc insaisissables, hors de portée de la flicaille d'Etat, mouvement de fond incompressible, souterrain, véritable contre-culture qui sape à la base toute l'occidentalité, cette hérésie venue de l'antique
Moyen-Orient anthropocentrique, monothéiste , anti-femmes et anti-nature...




..... morale de l'histoire, disais-je, donc, pour atteindre ce niveau de prise de conscience, il faut hélas souvent avoir vécu au coeur de la Bête, au risque de s'y brûler les ailes !!... Il faut par exemple être un enfant des Etats -Unis, témoin visuel de l'horreur de la vie moderne, c'est pourquoi , vite au parfum, (puant), les premiers hippies sont sortis de là, héritiers (sans le savoir ! )des communautés technophobes qui existaient déjà aux USA au XIXè. Maintenant, en Europe aussi, à leur tour, des jeunes voient l'horreur de l'american way of life se mettre en place sous leurs yeux et, choqués, décident de disjoncter. J'ai pu constater l'été 2002 au rassemblement des tribus d' europe, cette année là en Italie (Rainbow family) à quel point une bonne partie de la jeunesse des pays de l'est passent directement du stalinisme au mouvement hippie, en faisant l'économie du passage par l'abrutissement dans la société capitaliste de consommation... Génial raccourci de l'histoire, géniale rapidité de la prise de conscience, à peine entrevue, la clinquaille et la pacotille de la "société de consommation" révulse ! La fuite "rasta" hors de Babylone se répand comme une trainée de poudre, autant de personnes qui deviennent un manque terrible à gagner pour toutes ces entreprises qui ne cherchent que des clients pour les conneries qu'elles s'acharnent à vendre...Donc parfois, ça va vite, d'où l'espoir d'accélérer la prise de conscience d'enfants de tribus encore quasiment "sauvages" mais déjà en début d'ethnocide, c'est à dire en début de fascination face à la modernité (=perte d'estime de soi, piège des "lumières" de la ville), espoir de faire vite naître en eux le déclic salutaire de la prise de conscience : inutile de quitter la forêt : le mode de vie dit "moderne" est vraiment fou...Nous espérons déclencher ce sens critique en continuant à emmener des enfants d'Amazonie visiter l'intérieur du ventre glauque de la Bête...




Autre tactique : provoquer la stupéfaction des Amérindiens en leur donnant à voir le spectacle inimaginable pour eux de groupes d'européens/européennes qui ont renoncé en renégats hilares à la vie moderne et qui vivent non loin de chez eux, dans d'autres territoires de chasse/pêche/cueillette/et jardinage modeste et semi nomade , tels des "sauvages"... Confrontation mutuellement bénéfique de deux mondes : ceux qui étaient à la veille de renier leur culture millénaire et qui se préparaient à aller vers la ville face à ceux qui vivaient au coeur de la modernité et qui ont décidé de la fuire radicalement pour esquisser et expérimenter déjà un de ces modes de vie "durable" qui refleuriront sur Terre après l'écroulement du monde industriel et affairiste . Un écroulement qui se déroulera hélas dans des conditions dramatiques pour tous ceux et celles qui seront alors restés complètement dépendant de la vie urbaine. En plus, les riches, à la veille de crever, ne se laisseront pas faire, et dans le baroud d'honneur propre à la folie macho, multiplieront d'horribles guerres pour tenter de jouir de leurs privilèges matérialistes jusqu'à la dernière goutte. On vient d'en voir un échantillon avec cette guerre en Irak déclenchée par les fondamentalistes chrétiens d' Extrème Occident, cette colonie où ils sont (encore !) installés en Amérique du nord, sur les terres amérindiennes volées au nom de leur dieu "Progrès" et de la déesse "Civilisation" ! ! . J'espère que bien avant ces temps douloureux, nombre d'entre nous auront pris la précaution de s'éloigner et de rejoindre ces derniers lieux de la planète où la vie libre est encore possible : avec l'assoc."Bonheur et vie Sauvage" on en prépare au fin fond de la Guyane française, loin des zones à mines d'or, loin de la pollution au mercure, et mon ami Bruno fait de même en Bolivie, en ce lieu que commence à visiter Lilou, et où la troupe de théatre d'Eglantine va aller cet été... Merci à "Indosana" d'être la bonne étoile qui nous met toutes en contact les unes les autres : pourquoi ne pas inventer une nouvelle règle de grammaire française où le féminin l'emporterait sur le masculin, rendant inutile de parler qu'au masculin en sous entendant que ça contient aussi le féminin : et pourquoi pas l'inverse...





Merci à ceux et celles d'Indosana de transmettre à Caroline et à tous ceux et celles de hier soir à Mom'Artre, et de me transmettre leurs mails. En plus des livres de Latouche, Rist, Rahnema, pour décoloniser notre imaginaire et nous défasciner de notre orgueil congénital d'occidentaux, il faut lire (ed. Fayard, mai 2003) du philosophe Alain Gras : <> où il explique comment l'idée occidentale de "progrès" repose sur rien et nous a intoxiqué..

Militant altermondialiste extra-ordinaire !





Militant altermondialiste extra-ordinaire ! - kewego
Voici un militant extra-ordinaire rencontré alors qu'il s'apprêtait à partir à Strasbourg pour manifester contre la réintégration de la France dans l'OTAN.

Fils d'ouvrier agricole, né "comme José Bové" en 1953, il est devenu ethnologue et a voué sa vie à l'écologie et au militantisme. Il vient de d'adhérer au H.I.P. (Hippy International Party), émanation de l'O.R.G.A.S.M.E. (Organisation Révolutionnaire pour la Généralisation de l'Anarchie dans le Monde Entier). Mais c'est principalement à son action en Amazonie qu'il s'attache depuis plus de 40 ans...

La Loi de la Jungle

C’est vêtu d’un simple calimbé, habit traditionnel Wayana [1] constitué d’une étoffe nouée autour de la taille, que Thierry Salantin anime au quotidien son stand de sensibilisation aux difficultés des amérindiens. Sur les traces d’André Cognat [2], cet ethnologue de formation s’est immergé dans le milieu naturel des indiens. Ayant vécu treize années au rythme de ceux-ci, c’est tout naturellement dans sa tenue d’affection qu’il nous a présenté le documentaire de Philippe Lafaix La loi de la Jungle.

Ancienne colonie aujourd’hui intégrée en département, la Guyane, et plus particulièrement sa population indigène, est en proie à une catastrophe qui n’a rien de naturelle. En effet, loin des cartes postales paradisiaques des toutes proches Antilles, ce département français est victime de la cupidité de certains individus. Moins médiatique, la Guyane subit l’exploitation sauvage d’un minerai attisant toutes les convoitises : l’or. Cette exploitation - l’orpaillage - dure depuis plus d’un siècle. A partir des années quarante, cette activité s’est quelque peu ralentie, mais une reprise s’est effectuée dès les années quatre-vingt, pour s’intensifier suite à la publication de rapports sur la richesse du sous-sol guyanais [3]. Les rapports de force engendrés par l’orpaillage ont progressivement transformé cette partie de la République, soumise en principe aux mêmes lois que la métropole, en véritable zone de non-droit.

Au départ, l’exploitation de l’or était le fait d’organisations françaises et brésiliennes qui se partageaient agressivement cette activité ; les favelas de certaines villes du Brésil (Macapa, Belém et Manaus) constituant un réservoir de main d’oeuvre peu exigeante de ses conditions de travail. Mais, rapidement, cet afflux de travailleurs brésiliens - les garimpeiros - va modifier la donne. S’appropriant certaines zones de la forêt, ces brésiliens se lancent à leur tour dans le lucratif orpaillage « illicite ». Très lucratif même, quand on sait que, sur 45 tonnes récoltées, seulement 5 tonnes sont déclarées. Outre l’obligation de respecter un cahier des charges précis (quotas de déforestation, obligation de replantation ...), l’obtention d’une autorisation d’exploitation, d’un délai de 2 à 3 ans, incite encore davantage à l’illégalité. On estime ainsi à 70% la proportion d’organisations clandestines d’orpaillage.

Cette activité illégale n’est certainement pas le fait de ces seuls immigrés. Toutes les entreprises du secteur la pratiquent. Et l’accumulation de richesses a conféré à certains une mainmise locale digne du moyen âge. Pour étayer cette affirmation, on peut citer un fonctionnaire français qui, sous couvert d’anonymat, déclare quela vie d’un homme peut valoir quelques francs ... Un homme, Mr Jean Bena (pour ne pas le citer ...), symbolise cette situation hégémonique. Plus qu’un symbole, c’est devenu une réalité bien difficile à supporter. Agacé par cette concurrence étrangère, bien qu’il ait lui-même contribué à les faire venir sur place, Mr Bena a sollicité les autorités françaises pour rétablir un ordre à son profit. Pour d’obscures raisons - prise de pouvoir des orpailleurs ? - des milices et autres groupes armés se sont constitués pour terroriser ces indésirables brésiliens. Pourtant, en 1998, l’armée avait effectué une opération de retour à l’ordre dans le village de Saint Elie, où près de 300 garimpeiros avaient pris position. Certes, cette action eut le mérite de rétablir l’ordre sur cette commune, mais elle n’a fait que déplacer le problème de quelques kilomètres. De plus, ce site d’exploitation a été récupéré par la société Guyanor, dont certains élus et hommes d’affaires influents sont actionnaires ... On peut donc légitimement s’interroger sur les vraies raisons de cette intervention. Surtout que, depuis, la situation semble s’être détériorée.

Déjà bien meurtris par l’activité de ces chercheurs d’or, certains endroits de Guyane ont pris des allures de Far West, notamment les environs de Maripasoula, avec les comportements correspondants. Les règlements de différends à l’arme à feu étaient déjà fréquents dans la région, mais l’escalade de la violence dans cette opposition nous renvoie à d’atroces images. Chasse à l’homme par de mystérieux commandos, rapt par de faux policiers, torture et meurtres ... les témoignages présentés dans le documentaire sont effrayants. Face à cette barbarie organisée, les représentants de l’ordre républicain font preuve d’une étonnante mansuétude, au point que l’on peut même parler de complaisance. Quoique à leur décharge, il faut reconnaître qu’ils manquent de moyens pour effectuer leur tâche. Par exemple dans la région de Camopi, seulement trois gendarmes ont la charge d’un territoire de 12 000 km², dont 180 km de frontière avec le Brésil. Dans ces conditions, on imagine aisément l’existence de zones de non-droit et les possibles largesses dont bénéficient certains. A l’exception du centre spatial de Kourou, l’orpaillage est l’activité qui génère le plus de richesses et donc, comme nous l’avons énoncé plus haut, des « baronnies » locales cumulant les passe-droits.

Un ministre brésilien a même écrit à Jacques Chirac pour lui signifier son inquiétude quant au sort de ses compatriotes, tout en lui demandant de prendre des mesures. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, le respect du droit républicain dans ce département, soumis au bon vouloir mégalomane d’individus sans scrupules. Des accusations font ainsi état de financement de partis politiques locaux par les orpailleurs. On murmure même que ces financements illicites iraient jusqu’à la métropole.

Devant la déterioration et la médiatisation croissante de la situation [4], le gouvernement a décidé d’agir. Peut être d’ailleurs plus par goût de la symbolique que pour réellement rétablir l’état de droit. Ainsi, Mr Sarkozy a nommé comme préfet de Guyane son homme à poigne, Mr Ange Mancini. Curieusement, celui-ci semble s’être transformé, troquant sa robuste poigne pour une main moite dans un gant Mappa. A moins que ce ne soit une tactique bien dissimulée.

Le cas des Amérindiens et de leur milieu naturel

Non seulement l’orpaillage engendre un déficit démocratique, mais cette activité est également source d’une insidieuse pollution. En effet, pour amalgamer l’or, il faut utiliser beaucoup de mercure. Des différentes techniques existantes, les plus performantes permettent de récupérer jusqu’à 85% du mercure utilisé. Malheureusement, pour des raisons économiques et pratiques, la méthode utilisée en Guyane consiste à chauffer les matières à l’air libre. Ce qui provoque d’importants rejets, de l’ordre de 700 g de mercure par kilo d’or produit. Depuis 1855 et la découverte de la première pépite, plus de 300 tonnes de mercure ont ainsi été déversées dans la nature. Et le traitement de ces rejets ne préoccupe pas les orpailleurs, ceux-ci préférant épandre ou enfouir leurs déchets divers : batteries usagées, huiles de vidange, résidus de cyanurisation, mercure ... Comme par exemple sur les îlots qui se sont constitués lors de la construction par EDF du barrage de Petit Saut en 1990. A la perte écologique, causée par l’inondation d’une surface équivalente à celle de Paris, est donc venue s’ajouter cette pollution.

La population indigène, vivant en grande partie de la pêche, se voit être lentement contaminée par le mercure, préalablement assimilé par les poissons. Cette contamination se révèle très pernicieuse. On a ainsi pu mesurer, lors de précédents, l’étalement dans le temps des conséquences sanitaires du mercure. En 1932, des quantités de mercure avaient été rejetées progressivement dans les eaux de Minamata (Japon). Ce n’est que 23 ans après que sont apparus les premiers cas de décès et une anormale multiplication de handicaps physiques et de malformations foetales. Par la suite, le lien avec les émissions de mercure a pu être démontré. Un cas analogue s’est produit en Irak dans les années soixante-dix, suite à l’ingestion de céréales traitées avec un fongicide contenant du mercure. On a dénombré 6000 cas d’infections, dont 600 décès, dus à cette intoxication. Les symptômes d’une contamination au mercure organique [5] se traduisent, à court terme, par une réduction du champs visuel, une baisse de l’acuité auditive, des troubles de l’équilibre et de la marche. A plus long terme, les personnes exposées souffrent d’encéphalopathie, d’une détérioration intellectuelle, de cécité et de surdité. A noter que la population la plus exposée est celle des jeunes enfants, mais c’est au stade foetal que l’infection est la plus profonde car irréversible et difficilement décelable. A Minamata, on a relevé des problèmes neurologiques sévères chez des nouveaux-nés, alors que les mères ne présentaient aucun des symptômes décrits ci-dessus.

En Guyane, cette pollution prend des proportions très inquiétantes. Selon une étude épidémiologique réalisée en 1997 par le Réseau National de Santé Publique [6], le seuil limite fixé par l’Organisation Mondiale de la Santé (10 µg/g de cheveux) est largement dépassé. Dans certains villages Wayanas, 65% des adultes et 80% des enfants présentent une imprégnation au mercure supérieure à la norme de l’OMS, dont des cas extrêmes (27,2 µg). Alors qu’en moyenne, la population guyanaise non amérindienne connaît une concentration maximale de 3 µg/g de cheveux. Certes, le fait qu’une étude ait été menée sur ce thème témoigne d’une préoccupation quant au sort réservé aux amérindiens. Cependant, c’est en 1995 que le dernier et le plus complet rapport sur les richesses aurifères du sous-sol a été publié. A partir de cet instant, l’orpaillage s’est intensifié encore davantage, ce qui ne fait qu’accélérer cette contamination et ses conséquences. Quand on sait, de par les précédents, le décalage entre l’intoxication et l’apparition de symptômes décelables, on ne peut que s’inquiéter de l’avenir de ces populations très exposées. On estime que ce n’est qu’à l’horizon 2013 que ces conséquences seront directement observables. Mais il sera déjà trop tard ... Rendant la situation encore plus malsaine, l’exploitation de l’or risque même de s’étendre au territoire jusque-là protégé des amérindiens [7].

Depuis une dizaine d’années, un projet de parc naturel est à l’étude, mais il stagne en raison de désaccords entre élus, compagnies minières, écologistes et représentants des amérindiens. En effet, les sous-sols aurifères et les zones de riche biodiversité coïncident, ce qui ne facilite pas la délimitation géographique du parc. Bien que ce projet puisse représenter une solution pour les amérindiens, en leur conférant de nouveau un espace protégé, il est pour l’heure davantage motivé par des intérêts économiques que par une réelle volonté de sauvegarde du patrimoine. Le développement de l’activité touristique risque également de transformer les amérindiens en attraction pittoresque, dans un esprit totalement opposé à ce qui leur a permis, jusqu’à aujourd’hui, de préserver leur identité. Par ailleurs, cette inclusion de la population autochtone dans une logique économique à l’occidentale représente un autre problème majeur. Dénoncée par André Cognat, l’attribution aux amérindiens du RMI, en échange d’une officieuse soumission, les place dans une situation d’assistanat, notion qui leur était jusque-là étrangère [8]. C’est par la connaissance et l’adaptation à leur environnement que les amérindiens ont pu traverser les époques tout en conservant mode de vie et système de valeurs. Les considérer comme une entité économique leur serait donc plus que préjudiciable, et mettrait en péril la pérennité de leur civilisation.

Il est aberrant qu’aujourd ?hui rien ne se fasse pour stopper cette catastrophe ; la Guyane, sa population indigène et sa forêt équatoriale représentant un immense patrimoine. Cette part de la forêt amazonienne est d’ailleurs la seule appartenant à un pays du Nord, qui n’a pas besoin de puiser dans cette richesse naturelle pour se développer. C’est là une chance inestimable qu’il s’agit de ne pas laisser passer.


Si cette situation vous interpelle et que vous vous demandez que faire, vous pouvez contacter le nouveau préfet pour lui demander d’agir en faisant respecter la loi républicaine dans sa juridiction. En métropole, la vente et l’utilisation de mercure est strictement réglementée : que cette réglementation s’applique dans les faits, partout.

Adresse : Mr Ange Mancini Préfecture de Guyane Place de Grenoble 97300 Cayenne


Notes

[1] Ethnie amérindienne du sud-est de la Guyane française. D’autres ethnies vivent sur le reste du territoire : Emerillons, Tekos, Wayampis, Palikours, Arawaks, Galibis, Noirs Bonis (noirs réfugiés)... Au total, la population amérindienne est estimée entre 3500 et 6000 personnes

[2] André Cognat, français d’origine, vit depuis 1961 parmi les Wayanas, dans le village d’Antecume-Pata. Fervent défenseur des amérindiens, il est notamment l’auteur de l’ouvrage J’ai choisi d’être indien (coll Vivre là-bas, ed l’Harmattan).

[3] Lire l’article de Nicolas Ancellin, paru dans le n° 260 de Géo, Octobre 2000.

[4] Mr Bena a frappé un journaliste devant le palais de justice de Cayenne.

[5] Il existe une différence entre le mercure organique, absorbé indirectement par l’alimentation, et la pollution au mercure minéral qui concerne principalement les professionnels au contact direct du produit et qui, par exemple, inhalent les vapeurs s’émanant lors du procédé de chauffage or/mercure.

[6] http://www.invs.sante.fr/publications/mercure/index.html

[7] L’arrêté préfectoral du 14 Septembre 1970 reconnaissait aux amérindiens un territoire protégé au sud de la Guyane. Sur cette zone de 30 000 km², soumise à autorisation par cet arrêté, vivent trois ethnies amérindiennes (Wayana, Wayampi et Teko).

[8] lire l’article de Délia Blanco Guyane, journal de voyage en amérique française, disponible à l’adresse suivante : http://www.regards.fr/archives/1997/199707/199707pla06.html

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vendredi 17 avril 2009